27 avril 2006

Du Vide entre les lignes

Moi aussi, Je suis narcissique.
C'était joué d'avance : Je le savais. Suite à Mon dernier post, une immense vague dépressive s'est abattue sur Mes épaules blêmes de surfeur électronique. Ben ouais, quand même, Je me suis un peu engagé, J'ai un peu dit quelque chose que Je pensais vraiment et qui, à défaut d'être vraiment intéressant, manifestait une forme embryonnaire d'opinion.
Bref, J'ai merdé.
Résultat, une longue, très longue journée d'harassement dûe, et ce dès le réveil, à l'intime conviction d'avoir grillé d'un coup d'un seul l'ensemble de Mes cartouches annuelles d'engagement militant (ce qui fait quand même DEUX cartouches d'un seul coup - le Vertige), tac, comme ça.
Super. Du coup, vous pouvez vous en douter, Mon potentiel énergétique est totalement à plat, en ce joli jeudi. Conséquence immédiate : trois possibilités s'offrent à Moi, dont l'une d'entre elles s'avère malheureusement totalement inenvisageable.

1. Jouer à "Jeudi, c'est démagogie", mais bon, ce sera pour une autre fois. Au fait, vous ne connaissez pas ce jeu ? Vraiment ? VRAIMENT ? Et ben... Et ben Moi non plus, pour tout dire, mais J'y jouerai sans doute dans les jours à venir, une fois que J'aurais fini d'en échafauder les règles (jouer aux jeux des autres, c'est trop ringard, oh, les tocards !).

2. Ecrire de la "jeune poésie urbaine déjantée" (TM), parce que ça, ça ne demande aucun effort ni intellectuel, ni logique, ni artistique d'ailleurs... le principe en étant d'écrire des phrases courtes, répétitives, prétentieuses, pleines de néologismes et de figures de style faciles, le tout en n'abordant aucun sujet qui sorte vraiment du triangle suivant : "Moi", "Un truc amoureux sans consistance (ou du sexe trash)", "de la folie urbaine branchée (ou des séances de sniffe trash)". Si, si, vous connaissez, vous en avez déjà lu, c'est sûr, volontairement ou non : il y en a plein les librairies.

3. Ne pas poster de message.

Vous vous en doutez, c'est bien cette dernière option à laquelle il m'est totalement IMPOSSIBLE de me résoudre. Du coup, vous l'aurez compris, en ce joli 27 avril 2006, ce sera "Jeune Poésie Urbaine Déjantée" (TM) pour tout le monde. Mais Je la ferai courte.

"Mmm... Elle respirait, respirait, respire la vie.
Respirévit.
Ses yeux tombent de sommeil. Moi je tombe de sommeil. Je tombe dans ses yeux émaillés d'un sommeil vivace.
Tombisme ophtalmologique. Logique de l'iris.
Irradié par un phare, irradié, un phare sur ma tête de petit-déjeuniste dominical.
Dominique.

Le phare et la lumière, lumière de douceur, un cracker dans la poche et du café bien tassé dans son mug tiédibrûlant, brûlant mais en phase, en phase de tiédissement dans ma phrase déphasée.
Nombrilisation du cracker, je l'émietterai bien sur son ventre.
Un émiette-ventre dans le sommeil de mes yeux. De ses yeux."


Affligeant, non ?
Désolé pour ça.
Si J'écrivais vraiment comme ça (et si mon père travaillait chez Gallimard (et si je déjeunais au Flore(et si Sollers était mon oncle (et si j'avais travaillé avec Ardisson (et si j'avais gobé une crotte de nez de Yann Moix à un coktèle branché en lui disant "ouah c'est trop cool man on se re-défonce un coup man ?"))))), ALORS, là, ALORS, Je serais déjà publié sans doute.
Ben ouais. La moitié des Français se revendiquent écrivains. Ca vous étonne vraiment ?
Comment ça, J'ai l'air aigri ? Pas du tout.
Je suis juste en quête de Mon retour au Vide.
Et c'est super dur. J'arrête plus d'émettre des opinions sans même le vouloir.
C'est horrible.