Egoschizophrénie : être Vide ou n'être Rien
Moi aussi, Je suis narcissique.
Parfois, l'envie Me vient d'essayer de Me définir. Pour Mon propre bien et sans doute, par anticipation, pour le bien de ces générations futures qui ne seront pas toutes issues, pourtant, de Mon hypothétique descendance.
Quoique. Le darwinisme et l'impérialisme sont justement là pour ça.
(note à ceux qui ont compris cette dernière phrase : je file trois cents "dâllars cônadziens" au premier qui arrivera à m'en expliquer le sens.)
Quand l'envie me vient d'essayer de Me définir, donc, Je me retrouve bien souvent amené à faire la triste expérience du sombre constat suivant : suis-Je Vide, ou bien ne suis-Je Rien ?
Comprenons-nous bien :
• Si Je suis Vide, cela signifie que J'existe bel et bien, certes, mais que Ma vacuité prétentieuse et Ma préciosité, tartinées au fil des lignes en guise de minable crépi, ne cachent pas grand chose, c'est à dire, pour tout dire, Rien. Dans ce cas, si Je Me suis bien compris Moi-même, Mon enveloppe, le contenant existe mais le contenu Me manque dramatiquement. Voire, pire encore, mon enveloppe ne retient rien, fuit de toutes parts comme un vieux tuyau incontinent.
Dans ce cas, si Je suis Vide, Ma meilleure incarnation matérielle serait un arrosoir au fond perçé de trous gros comme le doigt, quelque chose comme ça. Je suis là, Je prends de la place mais Je ne sers à rien. Mon blog, au passage, serait là pour confirmer que J'occupe même un espace numérique donné, stérile, dont même le meilleur sourcier du monde ne pourrait rien tirer.
• Si Je ne suis Rien, par contre, la question de Mon enveloppe charnelle est évacuée d'un coup, elle disparaît corps et biens avec tout le reste de Mon questionnement. Dans ce cas, la place que J'occupe dans toutes sortes d'espaces, numériques ou non, est à remettre en question, et cette philosophie de supermarché que Je suis en train de vous livrer à grandes fourchées n'a plus lieu d'être. C'est embêtant pour moi, parce qu'alors Je n'existe pas, ce qui ternit largement la portée symbolique de Ma Majuscule. En même temps, c'est bien, parce que s'il se trouve que Je n'ai ni corps ni contenu, au moins, ben Je n'ai pas l'impression de gêner le passage des autres gens. Dans ce cas, donc, si Je ne suis Rien, Ma meilleure incarnation matérielle serait un rot (encore qu'un rot est un contenu, le contenu d'une autre personne certes, mais un contenu quand même, donc quelque chose), ou plutôt, disons, le contenu d'un "o", pour faire plus Queneau-style. Et plus classe, un peu.
Et c'est là qu'intervient le grand n'importe quoi. C'est là que bon, si on y réfléchit, on est quand même un peu susceptible d'avoir un peu mal au crâne : ben ouais, c'est logique même si c'est un peu con.
Si Je ne suis Rien, c'est simplement que je suis le contenu de Moi-même si J'étais Vide.
Logique imparable, et pourtant tellement lénifiante.
Et c'est précisément pour ça que Ma vie est tellement passionnante, pour ça que J'ai le droit d'user et d'abuser de ma Majuscule au quintal, pour ça que J'ai tout particulièrement le droit de le faire sur Mon Blog à Moi : à la différence de tout un tas de faux-culs, de peigne-culs ou de lèche-culs qui ne sont pas Vides même s'ils sont haïssables, à la différence de magnats et de mégalomaniaques qui ne sont pas Rien même s'ils planent à trois cents au-dessus d'un peu tout, Moi, J'ai toujours le choix, Moi. Moi, par cette démonstration, Je suis parvenu à démontrer Ma chance par le menu, à expliciter ce qui constitue à la fois Mon drame et Ma sublime :
Moi, je peux, au choix et tous les jours de Ma vie, à chaque heure de chaque jour de Ma vie et à chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour de Ma vie, Moi, je peux toujours, toujours, décider en toute conscience et selon les circonstances, choisir d'être un contenant percé qui fuit, ou bien, encore plus discret, encore plus subtil, l'hypothétique contenu résiduel d'un contenant percé qui fuirait.
Et ça, c'est Ma force.
...
Wouaw.
Toutes ces phrases creuses, tous ces raisonnements boiteux, tous ces concepts débiles...
On se croirait dans un très mauvais Cronenberg.
...
C'est à dire dans Matrix.
Parfois, l'envie Me vient d'essayer de Me définir. Pour Mon propre bien et sans doute, par anticipation, pour le bien de ces générations futures qui ne seront pas toutes issues, pourtant, de Mon hypothétique descendance.
Quoique. Le darwinisme et l'impérialisme sont justement là pour ça.
(note à ceux qui ont compris cette dernière phrase : je file trois cents "dâllars cônadziens" au premier qui arrivera à m'en expliquer le sens.)
Quand l'envie me vient d'essayer de Me définir, donc, Je me retrouve bien souvent amené à faire la triste expérience du sombre constat suivant : suis-Je Vide, ou bien ne suis-Je Rien ?
Comprenons-nous bien :
• Si Je suis Vide, cela signifie que J'existe bel et bien, certes, mais que Ma vacuité prétentieuse et Ma préciosité, tartinées au fil des lignes en guise de minable crépi, ne cachent pas grand chose, c'est à dire, pour tout dire, Rien. Dans ce cas, si Je Me suis bien compris Moi-même, Mon enveloppe, le contenant existe mais le contenu Me manque dramatiquement. Voire, pire encore, mon enveloppe ne retient rien, fuit de toutes parts comme un vieux tuyau incontinent.
Dans ce cas, si Je suis Vide, Ma meilleure incarnation matérielle serait un arrosoir au fond perçé de trous gros comme le doigt, quelque chose comme ça. Je suis là, Je prends de la place mais Je ne sers à rien. Mon blog, au passage, serait là pour confirmer que J'occupe même un espace numérique donné, stérile, dont même le meilleur sourcier du monde ne pourrait rien tirer.
• Si Je ne suis Rien, par contre, la question de Mon enveloppe charnelle est évacuée d'un coup, elle disparaît corps et biens avec tout le reste de Mon questionnement. Dans ce cas, la place que J'occupe dans toutes sortes d'espaces, numériques ou non, est à remettre en question, et cette philosophie de supermarché que Je suis en train de vous livrer à grandes fourchées n'a plus lieu d'être. C'est embêtant pour moi, parce qu'alors Je n'existe pas, ce qui ternit largement la portée symbolique de Ma Majuscule. En même temps, c'est bien, parce que s'il se trouve que Je n'ai ni corps ni contenu, au moins, ben Je n'ai pas l'impression de gêner le passage des autres gens. Dans ce cas, donc, si Je ne suis Rien, Ma meilleure incarnation matérielle serait un rot (encore qu'un rot est un contenu, le contenu d'une autre personne certes, mais un contenu quand même, donc quelque chose), ou plutôt, disons, le contenu d'un "o", pour faire plus Queneau-style. Et plus classe, un peu.
Et c'est là qu'intervient le grand n'importe quoi. C'est là que bon, si on y réfléchit, on est quand même un peu susceptible d'avoir un peu mal au crâne : ben ouais, c'est logique même si c'est un peu con.
Si Je ne suis Rien, c'est simplement que je suis le contenu de Moi-même si J'étais Vide.
Logique imparable, et pourtant tellement lénifiante.
Et c'est précisément pour ça que Ma vie est tellement passionnante, pour ça que J'ai le droit d'user et d'abuser de ma Majuscule au quintal, pour ça que J'ai tout particulièrement le droit de le faire sur Mon Blog à Moi : à la différence de tout un tas de faux-culs, de peigne-culs ou de lèche-culs qui ne sont pas Vides même s'ils sont haïssables, à la différence de magnats et de mégalomaniaques qui ne sont pas Rien même s'ils planent à trois cents au-dessus d'un peu tout, Moi, J'ai toujours le choix, Moi. Moi, par cette démonstration, Je suis parvenu à démontrer Ma chance par le menu, à expliciter ce qui constitue à la fois Mon drame et Ma sublime :
Moi, je peux, au choix et tous les jours de Ma vie, à chaque heure de chaque jour de Ma vie et à chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour de Ma vie, Moi, je peux toujours, toujours, décider en toute conscience et selon les circonstances, choisir d'être un contenant percé qui fuit, ou bien, encore plus discret, encore plus subtil, l'hypothétique contenu résiduel d'un contenant percé qui fuirait.
Et ça, c'est Ma force.
...
Wouaw.
Toutes ces phrases creuses, tous ces raisonnements boiteux, tous ces concepts débiles...
On se croirait dans un très mauvais Cronenberg.
...
C'est à dire dans Matrix.
2 Comments:
Mon Rédac Chef qui sait de quoi il parle puisqu'il est chef, définissait ainsi avec autorité et hier après-midi le BLOG: "Un blog, c'est pour donner son point de vue au monde". De là des brassées de réflexions torturées d'ordre iconographique du genre "Comment illustrer notre nouveau dossier Blogs?"... un journal intime relié à un clavier ? Anais Nin tapant son journal en ligne pendant que Miller surfe sur les sites porno? Un mec quelconque piqué dans un CD de mecs "libres de droits" quelconques et détouré puis doté d'un porte-voix devant une planète pixellisée? Ha ! Et un arrosoir percé à la place, ça rendrait pas mieux?
Bref. Cher "Moi Je", de cette dernière charge narcissique en date je retiendrai surtout l'expression suivante, totalement extraite de son contexte mais à très bon escient je crois:
" (...) le faire sur Mon blog (...)"
Faire sur son blog, voilà une expression dont je propose de creuser les profondeurs sémiotico-freudiennes.
Un arrosoir percé, en l'occurence, Me paraîtrait effectivement très bien choisi, une illustration extrêmement efficace non pas de tous les blogs, peut-être - Je n'ai quand même pas la prétention de penser que TOUS les blogs dealent avec la vacuité de manière aussi assumée que le Mien, ni en tout cas que TOUS les blogs s'assument réellement en tant que fraction constructive et volontaire du Néant - mais quand même d'une bon paquet d'entre eux tous.
Un arrosoir percé dans lequel on verserait un peu n'importe quoi, n'importe quoi qui se répandrait ensuite, sur le sol.
C'est d'ailleurs là que je veux en venir. Si la finalité d'un blog est effectivement, pour son auteur, de FAIRE dessus, et partant également du fait que de nombreux journaux noircissent de fait des pages entières de "dossiers BLOGS" au fil des parutions, la destinée logique et complète d'un blog pourrait être :
- Se faire faire dessus par son auteur, dans un premier temps,
- puis faire sur les journaux, par effet de reprise et par écho.
Les dossiers blogs des journaux déigérant ainsi, sans relâche, la matière brièvement déposée sur chaque post pour la délivrer, en intégralité ou sous forme compactée, à leurs lecteurs.
Ce monde est bien organisé, finalement.
Le sémiotico-freudisme PEUT accéder à une sorte de notoriété de bouts de ficelles... c'est bien (peut-être).
Quant à Miller, je pense que vous parlez d'Henry et pas d'Arthur : Arthur, lui, a préféré épouser une icône de la crypto-pornographie, Marylin, qu'il s'est ensuite tranquillement faite piquer par Henry. Une belle histoire, là encore.
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