Le Bobo (Version Soft) pour les Nuls
Moi aussi, Je suis narcissique.
Veuillez m'excuser par avance, Je vais prendre position - ce n'est pas volontaire, Je suis toujours un lâche rassurez-vous, Je me complais toujours à longueur de journée dans ma pleutrerie bon teint, tout ça, mais ça Me permet au passage d'explorer un sujet Vide et Contemporain, un sujet, du coup, qui entre tout de même totalement dans notre cadre d'études.
En effet...
En effet, à Mes yeux, le branché parisien est l'incarnation de la "Hugo Boss touch way of win your life like a winner of course living in the US of America far away through the sea (version Bobo soft)" (si vous avez lu ça, vous n'avez plus de cornée).
Ta-taaaaa-tiiiiiiin.
Je M'explique. Hugo Boss assène depuis des années et sans relâche le mot d'ordre suivant, éminemment Vide s'il en est : "N'imitez pas, innovez." Ah tiens, et comment faire ça, dis donc ? Ben c'est très simple, jeune : il te suffit, jeune, pour innover, jeune, de consommer du Hugo Boss, jeune, une production tendance vendue en masse, certes, mais peu importe. Si tu fais ça, tu vas voir, alors, le jeune, toi, le jeune, oui, toi aussi, tu seras branché, et donc, par effet de ricochet, tu seras cool.
...
Bien bien bien.
Mais, Me dirais-je alors, si nous sommes des tonnes à rêver d'être cool, donc à nous asperger de Boss à la lance à incendie, ne nous imiterions-nous donc pas, mutuellement et jusqu'à l'infini ? Que nenni, répond l'ami Hugo : "Bien sûr que non, jeune. Tu résistes, tu es rebelle et ça me plaît, ça, les rebelles. Mais tu as tort quand même. En fait, ce qui importe réellement, jeune, ce n'est pas de ne pas imiter, bien sûr que non, le monde tourne comme ça depuis la création du spray, de toute façon, tu peux rien y faire. Non, ce qui importe réellement, c'est de ne pas s'avouer qu'on imite alors même qu'on est en train de le faire. Jeune."
...
Ok. Bien bien bien bien bien.
Donc si J'admets l'idée que l'innovation peut se définir comme une "imitation de l'Autre qui ne s'assume pas réellement", alors le slogan fonctionne. Parfait. Ou bien, si Je n'arrive pas à Me mentir à Moi-même avec autant de sérénité, il me suffira de m'entourer de gens qui n'auront pas grand chose d'autre à faire à ce moment précis que de croire fermement que mon style est incroyablement innovant, et ce même si à cet instant précis, mon voisin de palier, mon concierge et le chien de mon patron portent exactement le même parfum/le même costume/la même mèche que moi.
Trois traductions possibles, donc, du slogan Boss, à exploiter selon votre état d'esprit :
• La version anti-marketing : "N'imitez pas bêtement, imitez plutôt en vous mentant à vous même."
• La version branchouille - rebelle en plastique : "N'imitez pas seul, imitez en vous entourant de gens crédules."
• La version branché - avant-gardiste : "N'imitez plus, dites que vous, ben, Hugo Boss, vous mettiez ça en 1982, et que maintenant, franchement, c'est devenu trop ringard."
"Aaaah, d'accord."
Et ben oui.
Tout cela, tout ce que Je suis en train d'analyser brillament pour Moi-même sur ce Post à Moi de Mon blog à Moi, et ben, tout cela, à Mes yeux, c'est exactement ça qu'on appelle "Paris" dans le monde entier.
En effet, Paris est une immense cité réunissant des imitateurs inconscients (les suiveurs), des imitateurs manipulateurs (les branchouilles, catégorie intermédiaire) et des imitateurs snobs (les vrais branchés). Et la sociabilité parisienne suit le shéma suivant :
• Les premiers détestent les seconds parce qu'ils se la pètent et les troisièmes parce que... parce qu'ils se la pètent encore plus (et sans leur adresser un regard alors, ma bonne dame).
• Les seconds détestent les premiers parce que ce sont des veaux, et les troisièmes parce qu'ils ne savent plus trop quoi faire pour "devenir eux".
• Les troisièmes détestent les premiers quand ils se rappellent qu'ils existent, et les seconds exactement à la manière d'un gauchiste forcené confronté à une université d'été centriste : ils ont été pareils, c'est vrai, mais bon, ça date quand même de l'époque où ils n'étaient pas encore formés physiologiquement pour élaborer des idées.
Conclusion de la conclusion (tuyau) : "ben alors, du Boss, finalement, j'en mets ou j'en mets pas ?"
Jeune, Je te dirais naturellement, "n'en mets pas". Mais Je ne veux pas te brusquer. Alors voici quelques utilisations "branchés-underground" possibles du parfum Boss, si tu tiens vraiment à en avoir chez toi.
• manges-en.
• mets t'en sur les pieds, le soir, avant de te coucher, mais seulement quand tu es seul.
• sers t'en pour désodoriser, je ne sais pas, moi... la rue en plein été, ou alors la mer.
• lave toi la bouche avec, puis mâche longuement une sardine crue.
• fais-en une arme de destruction massive new age.
• pose la bouteille bien en vue dans ton salon, et assène à tous tes amis, quand ils passent chez "Ton Toi" : "oh, ça ? boarf, c'est une relique de quand J'étais un chiard. J'en mets plus depuis 1982, Moi, du Boss, parce que... blablabla".
Ca, ça, CA, c'est branché.
En plus, ça coûte de l'argent (cf prochain post) et ça ne sert à rien (cf l'ensemble de ce blog).
Le must.
Veuillez m'excuser par avance, Je vais prendre position - ce n'est pas volontaire, Je suis toujours un lâche rassurez-vous, Je me complais toujours à longueur de journée dans ma pleutrerie bon teint, tout ça, mais ça Me permet au passage d'explorer un sujet Vide et Contemporain, un sujet, du coup, qui entre tout de même totalement dans notre cadre d'études.
En effet...
En effet, à Mes yeux, le branché parisien est l'incarnation de la "Hugo Boss touch way of win your life like a winner of course living in the US of America far away through the sea (version Bobo soft)" (si vous avez lu ça, vous n'avez plus de cornée).
Ta-taaaaa-tiiiiiiin.
Je M'explique. Hugo Boss assène depuis des années et sans relâche le mot d'ordre suivant, éminemment Vide s'il en est : "N'imitez pas, innovez." Ah tiens, et comment faire ça, dis donc ? Ben c'est très simple, jeune : il te suffit, jeune, pour innover, jeune, de consommer du Hugo Boss, jeune, une production tendance vendue en masse, certes, mais peu importe. Si tu fais ça, tu vas voir, alors, le jeune, toi, le jeune, oui, toi aussi, tu seras branché, et donc, par effet de ricochet, tu seras cool.
...
Bien bien bien.
Mais, Me dirais-je alors, si nous sommes des tonnes à rêver d'être cool, donc à nous asperger de Boss à la lance à incendie, ne nous imiterions-nous donc pas, mutuellement et jusqu'à l'infini ? Que nenni, répond l'ami Hugo : "Bien sûr que non, jeune. Tu résistes, tu es rebelle et ça me plaît, ça, les rebelles. Mais tu as tort quand même. En fait, ce qui importe réellement, jeune, ce n'est pas de ne pas imiter, bien sûr que non, le monde tourne comme ça depuis la création du spray, de toute façon, tu peux rien y faire. Non, ce qui importe réellement, c'est de ne pas s'avouer qu'on imite alors même qu'on est en train de le faire. Jeune."
...
Ok. Bien bien bien bien bien.
Donc si J'admets l'idée que l'innovation peut se définir comme une "imitation de l'Autre qui ne s'assume pas réellement", alors le slogan fonctionne. Parfait. Ou bien, si Je n'arrive pas à Me mentir à Moi-même avec autant de sérénité, il me suffira de m'entourer de gens qui n'auront pas grand chose d'autre à faire à ce moment précis que de croire fermement que mon style est incroyablement innovant, et ce même si à cet instant précis, mon voisin de palier, mon concierge et le chien de mon patron portent exactement le même parfum/le même costume/la même mèche que moi.
Trois traductions possibles, donc, du slogan Boss, à exploiter selon votre état d'esprit :
• La version anti-marketing : "N'imitez pas bêtement, imitez plutôt en vous mentant à vous même."
• La version branchouille - rebelle en plastique : "N'imitez pas seul, imitez en vous entourant de gens crédules."
• La version branché - avant-gardiste : "N'imitez plus, dites que vous, ben, Hugo Boss, vous mettiez ça en 1982, et que maintenant, franchement, c'est devenu trop ringard."
"Aaaah, d'accord."
Et ben oui.
Tout cela, tout ce que Je suis en train d'analyser brillament pour Moi-même sur ce Post à Moi de Mon blog à Moi, et ben, tout cela, à Mes yeux, c'est exactement ça qu'on appelle "Paris" dans le monde entier.
En effet, Paris est une immense cité réunissant des imitateurs inconscients (les suiveurs), des imitateurs manipulateurs (les branchouilles, catégorie intermédiaire) et des imitateurs snobs (les vrais branchés). Et la sociabilité parisienne suit le shéma suivant :
• Les premiers détestent les seconds parce qu'ils se la pètent et les troisièmes parce que... parce qu'ils se la pètent encore plus (et sans leur adresser un regard alors, ma bonne dame).
• Les seconds détestent les premiers parce que ce sont des veaux, et les troisièmes parce qu'ils ne savent plus trop quoi faire pour "devenir eux".
• Les troisièmes détestent les premiers quand ils se rappellent qu'ils existent, et les seconds exactement à la manière d'un gauchiste forcené confronté à une université d'été centriste : ils ont été pareils, c'est vrai, mais bon, ça date quand même de l'époque où ils n'étaient pas encore formés physiologiquement pour élaborer des idées.
Conclusion de la conclusion (tuyau) : "ben alors, du Boss, finalement, j'en mets ou j'en mets pas ?"
Jeune, Je te dirais naturellement, "n'en mets pas". Mais Je ne veux pas te brusquer. Alors voici quelques utilisations "branchés-underground" possibles du parfum Boss, si tu tiens vraiment à en avoir chez toi.
• manges-en.
• mets t'en sur les pieds, le soir, avant de te coucher, mais seulement quand tu es seul.
• sers t'en pour désodoriser, je ne sais pas, moi... la rue en plein été, ou alors la mer.
• lave toi la bouche avec, puis mâche longuement une sardine crue.
• fais-en une arme de destruction massive new age.
• pose la bouteille bien en vue dans ton salon, et assène à tous tes amis, quand ils passent chez "Ton Toi" : "oh, ça ? boarf, c'est une relique de quand J'étais un chiard. J'en mets plus depuis 1982, Moi, du Boss, parce que... blablabla".
Ca, ça, CA, c'est branché.
En plus, ça coûte de l'argent (cf prochain post) et ça ne sert à rien (cf l'ensemble de ce blog).
Le must.
2 Comments:
Jouer le con de root's cracheur de feu, le cul sur les pavés, avec une cravate Boss retenant ses dreads et une flacon de parfum en guise de carburant. Why not.
Ce qui me fait toujours sourire, question style, est la pointe d'ironie cruelle que les bureaux de style n'hésitent pas à claquer en plein milieu des tendances. Vous avez remarqué ? Les bottes à fourure en fin d'été 2005 ? Les bermudas cet hiver ? La tête de mort remise au gout du jour pour cet été ? J'imagine déjà les discussions entre "detecteurs de tendance"...
"Hey ? Maintenant, elles ont du soigner leurs mycoses. Si on les faisaient se déguiser en pseudo goth-hippies ?"
"Ah ouais, excellent !!!"
Bref, on s'marre, au pays des décideurs.
Moi aussi, Je suis Narcissique, mec.
Wouw, mec, ça, Bankair, c'est un mec qui a tout compris de la vie, mec.
Wouw, ça défrise en Vivel Dop - Goût Extrême !
Si mon dernier vendredémago ne m'avait pas trop calmé question "prise de position politique (sur Hugo boss)", je te soutiendrais carrément, mec.
Je... Je... Aaaah ! Je craque.
Tant pis.
Bon, partant de l'excellent dialogue théorique de l'ami Bankair entre deux gommeux fun au nez (encore) poudré, je me permets une dérivation.
Imaginez le jour "tie off", le vendredi justement, chez Cool@tion.com.net.biz, jeune start-up spécialisée dans le tendancisme pincé :
"- Waw, man, aujourd'hui (snif), t'as carrément remplacé la cravate jaune par un écureuil sanguinolent... Trop fun, man, on va pouvoir imposer ça aux radasses dès l'hiver prochain (sniff.)... Trop fun, t'es brillant mec. Si t'étais pas mon meilleur partner-pote, j't'aurais déjà défoncé de jalousie, mec.
- Euh, ouais, trop cool, je... Ouais, ouais... Hum... En fait, non, c'est juste l'ensemble des vaisseaux sanguins de mon nez qui ont explosé ce matin, au moment où je me suis réveillé...
- Ah, désol-man, man... J'suis trop désol-man pour toi (snif), tu sais. Mais avec un truc comme ça (snif), tu peux écrire un Yann Moix, t'es au courant...
- Je... Ah ouais, cool... Allez, la prochaine (snirf), elle est pour moi... Et après on va faire un squash dans le bureau du boss..."
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