14 juillet 2006

Ce week-end, je petitfoure (3/5)

Moi aussi, Je suis narcissique...
Et bon, c'est vrai, avec les vacances, J'ai carrément levé le pied. Sauf qu'en fait, Je ne suis pas du tout en vacances, et que, du coup, en fait, J'ai juste carrément levé le pied.
Des excuses ? Oh, ben ouais... Je peux toujours servir à la louche du "J'avais du travail" ou du "Je suis sur un super projet de livre en ce moment (cf lien sur Mon faux-blog personnel / vrai-site promotionnel)", ou encore du "désolé, J'étais en tournée mondiale dans des camps de réfugiés (cf lien vers Mon faux-journal de bord / vrai-site autopromotionnel) pour la sortie de Mon nouveau roman racoleur (cf lien vers... Etc)"... mais non. En fait, Je n'ai juste rien foutu parce que Je suis une moule.

Et c'est vrai qu'il faut chaud, que Je déteste cette période où les gens sourient parce qu'ils suent, sont heureux parce qu'ils font la queue et rient parce que pour une fois, ils sont vraiment payés à ne rien foutre sauf à dépenser leur oseille, sans avoir même à rigoler des blagues de collègue Lulu et de patron Durond à la machine à kawas.
C'est vrai. Pour autant, Je n'ai pas d'excuse. Il y a des mecs qui triment sous de grandes machines métalliques et bouillantes, toute la laïque journée, été comme hiver, alors que Moi, ben Moi, J'ai pas consacré quinze minutes depuis des semaines à rédiger vingt lignes sur cette "Vitrine sur le Monde" (TM) qu'est ce "Mon blog" (TM). Franchement, rien à dire.

D'ailleurs - et ça n'a rien à voir, je le souligne -, Je discutais tout à l'heure avec "ma Dame" (TM), et en suis arrivé pour la énième fois à la conclusion que les plus cyniques et les plus abjects, en ce moment, ceux qui manient vraiment la langue de bois avec la pire des insouciances, ce ne sont plus les "Méchants Politiciens" (TM), ni même les "Capitaines d'Industries" (TM), largués depuis longtemps à ce jeu-là, mais les "Publicitaires Marchands de Rêves" (TM). Ces ordures sympathiques qui ne portent même plus de catogans pour qu'on les reconnaissent et dont, on le saura, J'estime que la campagne Hugo Boss est la plus signifiante des piètres réalisations.

Ces gens dont la soupe qu'ils servent à grandes louchées se compose de trois éléments indissociables et parfaitement absurdes, sinon mensongers :
• soyez différents, faites comme tout le monde.
• achetez les mêmes produits que tout le monde, mais personnalisez-les "à votre image" (TM) (dans la mesure des critères modifiables, c'est à dire la couleur et peut-être, soyons cléments, le message d'accueil).
• il est possible, pour n'importe quel produit de grande consommation, de le modeler "à votre image", puisque "votre image" existe vraiment à nos yeux.

D'où la profusion parfaitement ignoble de deux nouvelles "personnes" illusoires et intrusives dans notre environnement visuel (et donc publicitaire) :
• la première personne du singulier, pour les objets qui ne jouent pas sur le luxe : Ma vie, mon oeuvre / Mon blog / Mon ipod, Ma bibliothèque / Mon quartier, Mes amis /Ma vision du monde / Mon herpès, Ma virginité / feu Mon cerveau.
• la deuxième personne du singulier ou du pluriel, pour les firmes qui veulent jouer sur la mise à distance qualitative du consommateur par rapport au producteur et, pire encore, du non-consommateur par rapport à celui qui est déjà tombé dans le piège : Votre vision du monde / Votre confort, notre priorité / Votre nouvelle façon de voir les choses / Votre supériorité factice sur le voisin Mimile.

J'en vomirais de grâce.

Voilà. Ceci mis à part, ça y est, dring-dring, troisième week-end de petit-fourage pour mon compte. Après "journaliste épouse communicatrice'", après "chercheur épouse assistante de direction", voici (presque) sonnée l'heure du "avocate épouse communicateur free-lance". Que de communication, que de communicateurs, que de noces... et que de bonheur, finalement. Heureusement que tout ça m'aère bien la tête... sans quoi, Je tournerais rapidement... sniper free-lance (et pas regardant pour un sou).
Un métier d'avenir, entre nous. Pour entrer dans la carrière, vous n'avez besoin que d'une bonne dose d'agacement, d'une large assiettée de râlisme, d'une arme quelconque, d'une rue et d'un clocher d'église pour patienter. Ensuite, vous dégommez toutes les affiches qui passent, tous les panneaux d'affichage et même tous les stickers "Lorie je kiffe" et "Diam's la bombasse" collés sur les gouttières, sur les boîte aux lettres et sur les scooters.
Ca, c'est constructif !
Le nirvana, sans doute.