15 août 2006

Le Bien, le Mal, expliqués aux lardons de Darwin

Moi aussi, Je suis narcissique.
Et figurez-vous que Je Me suis trouvé ce matin dans une bien étrange posture de poseur dubitatif. Quelqu'un me disait que certains de ces "Mes Posts" (TM) présentaient peut-être un intérêt quelconque. Tragédie et effondrement, ravalement de façade avorté, Coca sans bulles, fusil déchargé, Titi qui s'ennuie pendant que Grosminet croupit en taule... tout ça, tout ça : le gros gros drame contemporain.
Alors, pour tenter d'éclaircir la situation, d'y apporter une solution que Mes capacités cérébrales s'avéraient loin d'être à même de fournir au monde, J'ai adressé piteusement quelque prières au Ciel, fébrile et despéré - état dans lequel il est de bon ton de se trouver quand on lève la tête vers la chape de plomb jaunie qui nous sert de dépotoir universel -, en hurlant :
"Mais qu'ai-je fait, Mon Dieu, qu'ai-fe fait ? Un site vide qui aurait quelques vrais morceaux de plein dedans, quel erreur ! "

Fort heureusement, Je Me suis rapidement rattrapé, freinant Mon élan mystique une première fois en transformant l'adresse :
"Mais qu'ai-je fait Mon Dieu (...)"
en l'adresse :
"Mais qu'ai-Je fait mon dieu (...)"
Parce que bon, si tout le monde aime servir de la majuscule à la louche à notre copain hypothétique "Dieu du ciel" (TM), ici, c'est quand même Moi le boss, merde, même si Je n'ai rien payé pour ça.

Puis, J'ai fait encore mieux, en cessant de pointer des yeux le Ciel, ce machin lourdingue et capricieux, et en adressant la conclusion de mes gémissements à la terre ferme et un peu froide qui me servait de tapis de marche relativement discret.
"Qu'est-ce que J'ai fait, parterre de terre ? Qu'est ce que c'est que ce plan pourri ?"
Le sol ne m'a pas plus répondu que "Pépé-barbu-loin-là-haut, les bras pleins de cadeaux et d'épidémies pour les enfants du monde" (TM). C'est vrai. Pourtant, en m'adressant au sol, et donc à "Ce qui est en Dessous" (TM), J'avais au moins la certitude de m'adresser à quelque chose qui existait à coup sûr.
Et, n'étant pas animiste pour un sou, il était tout à fait normal que Je ne parvienne pas, à ce moment précis, à tisser un dialogue satisfaisant avec la Terre, trotteur imposé des hommes et des vers de terre, caveau complaisant des déchèts radioactifs de tous poils.
Cela signifie-t-il que J'étais, d'un coup, devenu sataniste, plutôt que le bon gros athée anticlérical que Je M'étais glorifié d'incarner fièrement jusque là ? Belzébuth, Hadès, Lucifer et Pluton étaient-ils tous ensemble devenus mon nouveau copain aux douze mille prénoms?
Que nenni. Je ne suis même pas Curiste, ni même Mansonien (Charles ou Marylin, au choix), c'est dire.

Pas du tout. Seulement, en s'adressant au sol plutôt qu'au ciel, on ne peut qu'être conforté dans l'idée qu'il vaut mieux parler à une Destination Indubitable qu'à une Impasse Métaphysique. Tentez donc d'enterrer un cercueil sur une étoile ou de poser une pêche au sommet d'un arbre : autant d'impasses, c'est parfaitement indéniable.
Parler à la terre, c'est s'adresser à la fois à ses cabinets recycleurs de fécès et à sa futur chambre d'hôtel pour-l'éternité-de-la-vie-de-la-mort.
Parler à la terre, c'est discourir de l'état du monde à l'oreille de celle qui saura, bien après votre extinction, vous transformer en arbre ou en festin de rampants - si bien entendu vous n'avez pas la mauvaise idée de vous faire inhumer sous le futur parking d'une belle zone industrielle dédiée aux divinités modernes que sont Carrefour (TM) et Bricorama (TM).
Parler à Dieu, c'est user de la bonne salive pour rien, alors que vous devez bien avoir, cachée quelque part, une enveloppe EDF ou une lettre d'insultes sur laquelle il vous faudra bien finir par coller un timbre si vous voulez qu'elle parvienne un jour quelque part.
Parler à Dieu, c'est comme avoir le hoquet pendant une fête. Ca ne sert à rien, et c'est vite agaçant pour tout le monde.

Voilà, chers lardons de Darwin : vous savez maintenant ce qu'est le Bien, et du même coup ce qu'est le Mal.
Le Mal, c'est perdre son temps à causer à des entités purement théoriques.
Le Bien, c'est ménager sa future et personnelle usine de retraitement des déchèts.

Ouf, que du Vide lénifiant dans ce Post. Me voilà bien rassuré. Merci, Gaïa-san.

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Pfiou. Je jalouse tes idées, ta verve et ton flow (Dedieu, K-Mel, sors de moi !).

Comment fais-tu pour être fécond en cette période durant laquelle je suis aussi sec qu'un fion protégé par une serviette Vanania ?

Pour clore cette éruption de jalousie quelque peu indécente, je vais enfoncer le clou de la répétition dans le cercueil de l'humour grace à un NPP vaguement poétique en allant parler à l'horizon, coincé tout comme nous entre paradis et enfer.

16/08/2006 10:58  
Blogger Le Taulier said...

L'ennui le plus profond provoque bien souvent des bouffées de métaphysique de supermarché.
Ce qui tombe plutôt bien pour relancer (hum) ce "Mon Blog" (TM) (hum).
En fait, il a fait très chaud, alors J'étais trop épuisé pour écrire.
Ensuite, il a fait un temps de merde, donc J'étais trop déprimé pour écrire.
Maintenant, j'ai un rhume le 15 août, alors Je suis juste assez chamboulé pour écrire.
C'est tout. C'est simple, non ?
Parlons à l'horizon, oui, tant qu'il reste bien loin de nous, ce con. C'est d'ailleurs sa raison sociale.

16/08/2006 14:38  

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