28 avril 2006

Vendredi, c'est Démagogie

Moi aussi, Je suis narcissique.
Et comme Je n'ai pas été sage, comme J'ai pris position DEUX FOIS DE SUITE dans DEUX POSTS DE SUITE sur DEUX SUJETS VIDES DE SUITE, et ben c'est comme ça, c'est la règle, la Punition :
Aujourd'hui, Je vais m'astreindre à jouer, plus tôt que prévu, à "Vendredi c'est Démagogie" (TM) (effectivement, oui, ça marche avec tous les jours de la semaine, tiens donc), un jeu en friche industrielle, aux règles éminemment mal définies, création de Moi-même pour Moi-même.

Grosso modo, "Vendredi c'est Démagogie" (TM), c'est un jeu qui calme les ardeurs polémiques, annihile la conscience politique et vise à éradiquer intégralement le concept-même de prise de position. "Vendredi c'est Démagogie" (TM), c'est un félin tout râpé qui urine sur une manif', c'est un bras d'honneur adressé aux morts de la Commune ET à la Milice de Joseph Darnand, c'est une tarte à la crème géante envoyée à la face d'un groupe de hippies en train de brouter.
Pour tout dire, "Vendredi c'est Démagogie" (TM), c'est même bien pire que ça : c'est François Bayrou qui se lance dans un discours sur l'Europe.
Aïe. Voilà encore une preuve de la nécessité d'une intervention rapide: Je viens à l'instant même d'émettre une nouvelle opinion (facile).
Il est plus que temps que tout cela cesse.

En plus, le principe de ce jeu est très simple : il n'y a pas de règle, il s'agit seulement de faire preuve du plus haut degré de démagogie possible, vis-à-vis d'à peu près tout ce qui s'offre à vous.
Démonstration grâce, encore une fois, à la Une du monde.fr :

• "Affaire Clearstream : le témoignage qui contredit Dominique de Villepin" : Moi, très sincèrement, Je pense quand même que la plupart des politiques se servent dans la caisse, c'est sûr et certain. MAIS EN MEME TEMPS, leur boulot doit être super difficile, Je veux dire, ils sont très exposés, pas étonnant qu'ils pètent les plombs de temps en temps.
3 points. Oui-non-oui saupoudré de poujadisme : toujours efficace.

• "Les actes de violence sont de plus en plus filmés et diffusés par leurs auteurs" : la violence n'arrête pas d'augmenter, en France, mais bon, les quartiers périphériques, aussi, c'est de sacrés ghettos, la misère y est TOTALEMENT concentrée. MAIS EN MEME TEMPS, c'est quand même dingue que la technologie serve à ce genre de truc vide (hum) et néfaste, ce détournement est horrible, CECI DIT c'est tentant, MAIS c'est horrible MAIS c'est tentant.
1 point. La fin se mord la queue. En plus, en abordant la question de la technologie et du vide, Je file des bâtons pour me faire battre.

• "Belgrade-La Haye, la bataille des archives" : Le Tribunal Pénal International, Mmm, je sais pas. C'est quand même bizarre que l'ingérence permette à des collectifs de pays de juger les dirigeants d'autres pays, c'est un peu risqué, quand même. MAIS EN MEME TEMPS, parfois, on ne peut pas faire autrement, et si un tel système ne crée pas de norme évolutionniste et occidental de jugement, alors pourquoi pas. MAIS ça ne peut pas se passer comme ça. POURTANT, je suis d'accord, tuer quelqu'un c'est tuer quelqu'un, et tout le monde est d'accord pour dire que c'est mal. Moi aussi d'ailleurs.
2 points. Toujours pas mal de partir d'un sujet polémique pour en arriver à une banalité comme : "la guerre c'est mal", "le sida c'est horrible" ou, en l'occurence, "tuer c'est pas bien".

Et caetera.
On peut continuer comme ça jusqu'au bout de la nuit. Pour Mon compte, Je suis servi, merci. Je me sens mieux maintenant, agréablement translucide et totalement constellé de trous pour laisser passer l'air à travers Moi. Ouf.
Ah oui, aussi, l'autre intérêt de ce jeu, c'est que vous comptez vous-même vos points.
Et que vous jouez seul, bien entendu. Tranquille. Tran-quil-le.
Gégé, tu me ressers la petite soeur ?

27 avril 2006

Du Vide entre les lignes

Moi aussi, Je suis narcissique.
C'était joué d'avance : Je le savais. Suite à Mon dernier post, une immense vague dépressive s'est abattue sur Mes épaules blêmes de surfeur électronique. Ben ouais, quand même, Je me suis un peu engagé, J'ai un peu dit quelque chose que Je pensais vraiment et qui, à défaut d'être vraiment intéressant, manifestait une forme embryonnaire d'opinion.
Bref, J'ai merdé.
Résultat, une longue, très longue journée d'harassement dûe, et ce dès le réveil, à l'intime conviction d'avoir grillé d'un coup d'un seul l'ensemble de Mes cartouches annuelles d'engagement militant (ce qui fait quand même DEUX cartouches d'un seul coup - le Vertige), tac, comme ça.
Super. Du coup, vous pouvez vous en douter, Mon potentiel énergétique est totalement à plat, en ce joli jeudi. Conséquence immédiate : trois possibilités s'offrent à Moi, dont l'une d'entre elles s'avère malheureusement totalement inenvisageable.

1. Jouer à "Jeudi, c'est démagogie", mais bon, ce sera pour une autre fois. Au fait, vous ne connaissez pas ce jeu ? Vraiment ? VRAIMENT ? Et ben... Et ben Moi non plus, pour tout dire, mais J'y jouerai sans doute dans les jours à venir, une fois que J'aurais fini d'en échafauder les règles (jouer aux jeux des autres, c'est trop ringard, oh, les tocards !).

2. Ecrire de la "jeune poésie urbaine déjantée" (TM), parce que ça, ça ne demande aucun effort ni intellectuel, ni logique, ni artistique d'ailleurs... le principe en étant d'écrire des phrases courtes, répétitives, prétentieuses, pleines de néologismes et de figures de style faciles, le tout en n'abordant aucun sujet qui sorte vraiment du triangle suivant : "Moi", "Un truc amoureux sans consistance (ou du sexe trash)", "de la folie urbaine branchée (ou des séances de sniffe trash)". Si, si, vous connaissez, vous en avez déjà lu, c'est sûr, volontairement ou non : il y en a plein les librairies.

3. Ne pas poster de message.

Vous vous en doutez, c'est bien cette dernière option à laquelle il m'est totalement IMPOSSIBLE de me résoudre. Du coup, vous l'aurez compris, en ce joli 27 avril 2006, ce sera "Jeune Poésie Urbaine Déjantée" (TM) pour tout le monde. Mais Je la ferai courte.

"Mmm... Elle respirait, respirait, respire la vie.
Respirévit.
Ses yeux tombent de sommeil. Moi je tombe de sommeil. Je tombe dans ses yeux émaillés d'un sommeil vivace.
Tombisme ophtalmologique. Logique de l'iris.
Irradié par un phare, irradié, un phare sur ma tête de petit-déjeuniste dominical.
Dominique.

Le phare et la lumière, lumière de douceur, un cracker dans la poche et du café bien tassé dans son mug tiédibrûlant, brûlant mais en phase, en phase de tiédissement dans ma phrase déphasée.
Nombrilisation du cracker, je l'émietterai bien sur son ventre.
Un émiette-ventre dans le sommeil de mes yeux. De ses yeux."


Affligeant, non ?
Désolé pour ça.
Si J'écrivais vraiment comme ça (et si mon père travaillait chez Gallimard (et si je déjeunais au Flore(et si Sollers était mon oncle (et si j'avais travaillé avec Ardisson (et si j'avais gobé une crotte de nez de Yann Moix à un coktèle branché en lui disant "ouah c'est trop cool man on se re-défonce un coup man ?"))))), ALORS, là, ALORS, Je serais déjà publié sans doute.
Ben ouais. La moitié des Français se revendiquent écrivains. Ca vous étonne vraiment ?
Comment ça, J'ai l'air aigri ? Pas du tout.
Je suis juste en quête de Mon retour au Vide.
Et c'est super dur. J'arrête plus d'émettre des opinions sans même le vouloir.
C'est horrible.

26 avril 2006

Le Bobo (Version Soft) pour les Nuls

Moi aussi, Je suis narcissique.
Veuillez m'excuser par avance, Je vais prendre position - ce n'est pas volontaire, Je suis toujours un lâche rassurez-vous, Je me complais toujours à longueur de journée dans ma pleutrerie bon teint, tout ça, mais ça Me permet au passage d'explorer un sujet Vide et Contemporain, un sujet, du coup, qui entre tout de même totalement dans notre cadre d'études.
En effet...
En effet, à Mes yeux, le branché parisien est l'incarnation de la "Hugo Boss touch way of win your life like a winner of course living in the US of America far away through the sea (version Bobo soft)" (si vous avez lu ça, vous n'avez plus de cornée).
Ta-taaaaa-tiiiiiiin.
Je M'explique. Hugo Boss assène depuis des années et sans relâche le mot d'ordre suivant, éminemment Vide s'il en est : "N'imitez pas, innovez." Ah tiens, et comment faire ça, dis donc ? Ben c'est très simple, jeune : il te suffit, jeune, pour innover, jeune, de consommer du Hugo Boss, jeune, une production tendance vendue en masse, certes, mais peu importe. Si tu fais ça, tu vas voir, alors, le jeune, toi, le jeune, oui, toi aussi, tu seras branché, et donc, par effet de ricochet, tu seras cool.
...
Bien bien bien.
Mais, Me dirais-je alors, si nous sommes des tonnes à rêver d'être cool, donc à nous asperger de Boss à la lance à incendie, ne nous imiterions-nous donc pas, mutuellement et jusqu'à l'infini ? Que nenni, répond l'ami Hugo : "Bien sûr que non, jeune. Tu résistes, tu es rebelle et ça me plaît, ça, les rebelles. Mais tu as tort quand même. En fait, ce qui importe réellement, jeune, ce n'est pas de ne pas imiter, bien sûr que non, le monde tourne comme ça depuis la création du spray, de toute façon, tu peux rien y faire. Non, ce qui importe réellement, c'est de ne pas s'avouer qu'on imite alors même qu'on est en train de le faire. Jeune."
...
Ok. Bien bien bien bien bien.
Donc si J'admets l'idée que l'innovation peut se définir comme une "imitation de l'Autre qui ne s'assume pas réellement", alors le slogan fonctionne. Parfait. Ou bien, si Je n'arrive pas à Me mentir à Moi-même avec autant de sérénité, il me suffira de m'entourer de gens qui n'auront pas grand chose d'autre à faire à ce moment précis que de croire fermement que mon style est incroyablement innovant, et ce même si à cet instant précis, mon voisin de palier, mon concierge et le chien de mon patron portent exactement le même parfum/le même costume/la même mèche que moi.
Trois traductions possibles, donc, du slogan Boss, à exploiter selon votre état d'esprit :
La version anti-marketing : "N'imitez pas bêtement, imitez plutôt en vous mentant à vous même."
La version branchouille - rebelle en plastique : "N'imitez pas seul, imitez en vous entourant de gens crédules."
La version branché - avant-gardiste : "N'imitez plus, dites que vous, ben, Hugo Boss, vous mettiez ça en 1982, et que maintenant, franchement, c'est devenu trop ringard."
"Aaaah, d'accord."
Et ben oui.
Tout cela, tout ce que Je suis en train d'analyser brillament pour Moi-même sur ce Post à Moi de Mon blog à Moi, et ben, tout cela, à Mes yeux, c'est exactement ça qu'on appelle "Paris" dans le monde entier.
En effet, Paris est une immense cité réunissant des imitateurs inconscients (les suiveurs), des imitateurs manipulateurs (les branchouilles, catégorie intermédiaire) et des imitateurs snobs (les vrais branchés). Et la sociabilité parisienne suit le shéma suivant :
Les premiers détestent les seconds parce qu'ils se la pètent et les troisièmes parce que... parce qu'ils se la pètent encore plus (et sans leur adresser un regard alors, ma bonne dame).
Les seconds détestent les premiers parce que ce sont des veaux, et les troisièmes parce qu'ils ne savent plus trop quoi faire pour "devenir eux".
Les troisièmes détestent les premiers quand ils se rappellent qu'ils existent, et les seconds exactement à la manière d'un gauchiste forcené confronté à une université d'été centriste : ils ont été pareils, c'est vrai, mais bon, ça date quand même de l'époque où ils n'étaient pas encore formés physiologiquement pour élaborer des idées.

Conclusion de la conclusion (tuyau) : "ben alors, du Boss, finalement, j'en mets ou j'en mets pas ?"
Jeune, Je te dirais naturellement, "n'en mets pas". Mais Je ne veux pas te brusquer. Alors voici quelques utilisations "branchés-underground" possibles du parfum Boss, si tu tiens vraiment à en avoir chez toi.
• manges-en.
• mets t'en sur les pieds, le soir, avant de te coucher, mais seulement quand tu es seul.
• sers t'en pour désodoriser, je ne sais pas, moi... la rue en plein été, ou alors la mer.
• lave toi la bouche avec, puis mâche longuement une sardine crue.
• fais-en une arme de destruction massive new age.
• pose la bouteille bien en vue dans ton salon, et assène à tous tes amis, quand ils passent chez "Ton Toi" : "oh, ça ? boarf, c'est une relique de quand J'étais un chiard. J'en mets plus depuis 1982, Moi, du Boss, parce que... blablabla".
Ca, ça, CA, c'est branché.
En plus, ça coûte de l'argent (cf prochain post) et ça ne sert à rien (cf l'ensemble de ce blog).
Le must.

25 avril 2006

Programme du Mardi 25 Avril 2006

Moi aussi, Je suis narcissique.
Mais aujourd'hui, Je n'ai rien fait du tout.
Ma journée s'est étirée comme une vieille chaussette sale.
Mes heures se sont écoulées comme des bulles d'oxygène de la bouche d'un poisson.
...
J'ai raté Ma métaphore sur le poisson.
...
Ma métaphore sur la chaussette était moyenne aussi.
...
Bref, aujourd'hui, Je n'ai rien fait du tout.
...
Ah, si. J'ai envoyé un post à la face du "Mon-monde". Celui-ci.
...
C'est bien.
Sinon... Et, euh... Hum... Chez vous, c'est... je veux dire... chez vous... ça va, chez vous ?
Moi pas mal, ouais... comme un mardi, quoi...
Ouais ouais ouais ouais ouais... Bon...
...
C'est cool.
Bon.
..
Bon.

24 avril 2006

Exportation du Vide II : des excuses et des frites

Moi aussi, Je suis narcissique.
Excuses, mille excuses, Mes lecteurs, c'est à dire Moi-même à la puissance... Un, environ. Ce long silence, ignoble et, sans nul doute, effrayant, bourré d'ingratitude jusqu'à la moindre parcelle de chacune de ses molécules, ce long silence donc, vous ne le devez qu'à un deuxième "voyage en francophonie" (TM) dont Je n'ai même pas eu la politesse de vous avertir.
Ce week-end, et même un tout peu avant, Je me trouvais en effet, sémillant et un peu malade au fond, à Bruxelles. Billet Thalys à dix euros, on va pas cracher dessus, quand même.
Notez au passage la portée narcissique du "Je suis malade", assertion aux trois quarts hypocondriaque, et tellement urbaine névrosée, qui n'atteint le summum de sa puissance que quand elle est assénée avec parcimonie au fil des posts (messages postés par l'auteur) d'un blog (réceptacle de messages postés par l'auteur, fréquenté quasi-exclusivement par l'auteur).
Tiens, d'ailleurs, voilà le "sujet" de ce "jour" de Ma "vie" : la Névrose Urbaine - Version Bobo Soft -, les meilleurs moyens de l'entretenir, de la domestiquer et de l'infliger ensuite aux autres. Ma vie, Mon oeuvre. Et Moi et Moi et Moi.

Les racines du mal. La Névrose Urbaine - Version Bobo Soft -, donc, se façonne dans les immédiates années de l'après-bac. Elle se nourrit de soirées alcoolisées, d'une forte propension à un casaniérisme orthodoxe et de diverses frustrations sentimentales issues des années collège. Une réussite scolaire auto-proclamée, puis fort mal digérée, assure un très bon cadre à son libre épanouissement. Une timidité maladive, associée à une sociabilité parfaitement grégaire, en parachèvent bien souvent la bonne tenue, et ce avec une efficacité certaine.

Les clefs du succès. La Névrose Urbaine - Version Bobo Soft -, ne peut survivre sans une excellente exposition à diverses vacuités suffisantes, sans une période de grâce de moyenne ou de longue durée (qui permet de valider votre propre système de fonctionnement comme viable) ni sans, cachés dans l'ombre, des tuteurs bienveillants qui se gargarisent de la moindre de vos éructations, pour peu qu'elle soit exécutée avec au moins un minimum de style.

La domestication de la Bête. La Névrose Urbaine - Version Bobo Soft-, se domestique fort bien à condition de respecter quatre dogmes incontournables :
- Je suis cool. Je suis une référence pour plusieurs personnes, c'est à dire pour au moins une autre personne que Moi-Même.
- la shizophrénie n'est pas forcément un mal, à condition qu'elle soit totalement factive.
- Je suis toujours malade, ou sur le point de l'être, ou bien J'en sors mais Je suis à deux doigts d'y retomber. Je bois trop mais Je bois, Je fume trop mais Je fume, Je ne dors pas assez mais Je ne peux pas faire autrement (parce que Je suis victime d'IN-SOM-NIES, bien entendu). Tout ça, parce que, Je n'y peux rien, c'est plus fort que Moi : Je PENSE trop, et Mes pensées sont trop puissantes pour me laisser un instant en paix.
- les dogmes, c'est pour les ringards, sauf ceux dont Je parviens à Me persuader.

La contamination du Vide. La Névrose Urbaine - Version Bobo Soft -, si on veut lui donner un (vraiment) minimum d'impact, un (vraiment) minimum d'assise, ne peut se passer d'un outil incontournable : le "Mon blog à Moi" (TM). Là, c'est simple, et en plus, et ben c'est gratuit.

Voilà pour Mon sujet Vide du jour.
J'espère bien que vous (J') avez (ai) bien pris des notes.

Ah oui, sinon, à Bruxelles, ils ont de la bière, pas tant de frites que ça en fait parce que les bons restaus sont majoritairement thaïlandais, et... de la bière. C'est bien. Je Vous (M') en parlerai une prochaine fois. Promis, juré, ce sera AU MOINS aussi édifiant que mon rapport sur la Belle Province.
Avec même des "Imitations d'Accent" dedans, comme d'hab'.
Merci

19 avril 2006

Egoschizophrénie : être Vide ou n'être Rien

Moi aussi, Je suis narcissique.
Parfois, l'envie Me vient d'essayer de Me définir. Pour Mon propre bien et sans doute, par anticipation, pour le bien de ces générations futures qui ne seront pas toutes issues, pourtant, de Mon hypothétique descendance.
Quoique. Le darwinisme et l'impérialisme sont justement là pour ça.
(note à ceux qui ont compris cette dernière phrase : je file trois cents "dâllars cônadziens" au premier qui arrivera à m'en expliquer le sens.)

Quand l'envie me vient d'essayer de Me définir, donc, Je me retrouve bien souvent amené à faire la triste expérience du sombre constat suivant : suis-Je Vide, ou bien ne suis-Je Rien ?
Comprenons-nous bien :

• Si Je suis Vide, cela signifie que J'existe bel et bien, certes, mais que Ma vacuité prétentieuse et Ma préciosité, tartinées au fil des lignes en guise de minable crépi, ne cachent pas grand chose, c'est à dire, pour tout dire, Rien. Dans ce cas, si Je Me suis bien compris Moi-même, Mon enveloppe, le contenant existe mais le contenu Me manque dramatiquement. Voire, pire encore, mon enveloppe ne retient rien, fuit de toutes parts comme un vieux tuyau incontinent.
Dans ce cas, si Je suis Vide, Ma meilleure incarnation matérielle serait
un arrosoir au fond perçé de trous gros comme le doigt, quelque chose comme ça. Je suis là, Je prends de la place mais Je ne sers à rien. Mon blog, au passage, serait là pour confirmer que J'occupe même un espace numérique donné, stérile, dont même le meilleur sourcier du monde ne pourrait rien tirer.

• Si Je ne suis Rien, par contre, la question de Mon enveloppe charnelle est évacuée d'un coup, elle disparaît corps et biens avec tout le reste de Mon questionnement. Dans ce cas, la place que J'occupe dans toutes sortes d'espaces, numériques ou non, est à remettre en question, et cette philosophie de supermarché que Je suis en train de vous livrer à grandes fourchées n'a plus lieu d'être. C'est embêtant pour moi, parce qu'alors Je n'existe pas, ce qui ternit largement la portée symbolique de Ma Majuscule. En même temps, c'est bien, parce que s'il se trouve que Je n'ai ni corps ni contenu, au moins, ben Je n'ai pas l'impression de gêner le passage des autres gens. Dans ce cas, donc, si Je ne suis Rien, Ma meilleure incarnation matérielle serait un rot (encore qu'un rot est un contenu, le contenu d'une autre personne certes, mais un contenu quand même, donc quelque chose), ou plutôt, disons, le contenu d'un "o", pour faire plus Queneau-style. Et plus classe, un peu.

Et c'est là qu'intervient le grand n'importe quoi. C'est là que bon, si on y réfléchit, on est quand même un peu susceptible d'avoir un peu mal au crâne : ben ouais, c'est logique même si c'est un peu con.
Si Je ne suis Rien, c'est simplement que je suis le contenu de Moi-même si J'étais Vide.
Logique imparable, et pourtant tellement lénifiante.

Et c'est précisément pour ça que Ma vie est tellement passionnante, pour ça que J'ai le droit d'user et d'abuser de ma Majuscule au quintal, pour ça que J'ai tout particulièrement le droit de le faire sur Mon Blog à Moi : à la différence de tout un tas de faux-culs, de peigne-culs ou de lèche-culs qui ne sont pas Vides même s'ils sont haïssables, à la différence de magnats et de mégalomaniaques qui ne sont pas Rien même s'ils planent à trois cents au-dessus d'un peu tout, Moi, J'ai toujours le choix, Moi. Moi, par cette démonstration, Je suis parvenu à démontrer Ma chance par le menu, à expliciter ce qui constitue à la fois Mon drame et Ma sublime :
Moi, je peux, au choix et tous les jours de Ma vie, à chaque heure de chaque jour de Ma vie et à chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque jour de Ma vie, Moi, je peux toujours, toujours, décider en toute conscience et selon les circonstances, choisir d'être un contenant percé qui fuit, ou bien, encore plus discret, encore plus subtil, l'hypothétique contenu résiduel d'un contenant percé qui fuirait.
Et ça, c'est Ma force.
...
Wouaw.
Toutes ces phrases creuses, tous ces raisonnements boiteux, tous ces concepts débiles...
On se croirait dans un très mauvais Cronenberg.
...
C'est à dire dans Matrix.

18 avril 2006

Les Vertiges du Néant : des religions et des cloches

Moi aussi, Je suis narcissique.
Ce truc de Pâcques, c'est quand même bien foutu. Au départ, un type à barbe est dézingué par deux-trois mégalomanes romains, parce qu'il avait un peu trop tendance à l'ouvrir, en toutes circonstances.
Bon.
On enferme la dépouille du type dans une sorte de caverne, on ferme la porte, on jette la clef. Quelques jours plus tard, on rouvre la porte. Et tac, le zig, il est plus là ! On ne saura jamais quel malade névropathe a eu l'idée saugrenue d'aller justement ouvrir la porte de la caverne funéraire quelques jours plus tard, ni comment il avait retrouvé la clef qu'on avait jetée, mais passons. Le zig s'est fait la belle, c'est le principal.

A partir de là, le monde se divise en trois groupes.
ceux qui pensent que s'il n'est plus dans la caverne, ben c'est qu'il est ailleurs. Appelons ceux-ci les "esprits logiques frénétiques".
ceux qui pensent que s'il n'est plus dans la caverne, ben c'est qu'il est vivant, donc dé-mort, dont re-né, c'est à dire, grosso modo, ressuscité. Donc le zig, ben l'avait raison, le zig : c'était bien un Dieu. Appelons ceux-là les "ben si, dans les boules à neige, c'est de la vraie neige, sinon ça s'appellerait pas des boules à neige, tiens".
ceux qui pensent que toute cette histoire est une vaste supercherie, que le type n'a pas pu s'envoler quand même. On classera ces gens sous le terme général de "ceux à qui on ne la fait pas, oh, ça va, hein".

Le premier groupe est rapidement exterminé par les deux autres. Comme par hasard.

Avec le temps, les deux meutes survivantes se subdivisent à leur tour, ce qui donne naissance à quatre groupes :
les premiers fils des "boules à neige", qui savent profiter des opportunités. Ils pensent que comme le zig était un Dieu, il y a quand même moyen de monter une bonne grosse religion, avec une hiérarchie, un siège social, des donations et des terrains, des OPA et des campagnes de pub. Ce sont les "catholiques" (TM).
les seconds fils des "boules à neige", qui sont un peu rebelles. Ils pensent que ouais, d'accord, le type est dieu, tout ça, mais bon, de là à s'organiser en calquant la structure d'une armée en campagne, y a quand même une autoroute. Ce sont les "protestants" (TM).
les premiers fils des "on me la fait pas", carrément têtus. Ils disent qu'ils y étaient pas, qu'ils n'ont pas pu voir la chose de leurs yeux voir, alors bon, en plus, le type, on sait même pas s'il était blond ou brun, personne ne le sait au final, du coup va savoir s'il a vraiment existé. Par contre, chez eux, ils ont des dogmes et des mythes beaucoup plus crédibles, impossibles à vérifier aussi mais beaucoup mieux. Ce sont les "autres croyants du monde" (TM / ils vont adorer, j'en suis sûr). C'est un peu plus compliqué que ça, en fait, mais mettons.
enfin, les seconds fils des "on me la fait pas", ceux qui franchement ne doutent de rien en doutant de tout. Pour eux, y a pas de renaissance, pas de caverne, pas de clef de la caverne, pas de zig, pas de barbe, et même les Romains, ben c'est pas sûr sûr, on n'a pas vraiment de preuve. Et ça vaut pour le zig d'ici comme pour le zig de là-bas. Pour tous les zigs en toge, qui ont raconté des tas de trucs à des tas de gens, qui ont ensuite persuadé des tas d'autres gens que tout ce que le zig avait dit, c'était vrai, profond et fort, qu'on pouvait changer la vie sans voter PS en 1981, tout ça, alors même que bon, ils ne se sont même pas laissés prendre UNE PETITE FOIS en photo, les zigs, c'est pas louche, ça, non !? Personne ne connaît leur tête mais tout le monde les connaît, soit-disant... C'est pas une erreur logique, ça ? Ca met pas la puce à l'oreille, ça ? On appelle ceux-là, les "penseurs", ou aussi les "athées" quand on veut alimenter la conversation.
N'y voyez pas là une prise de position, non... "Penseur", ça veut juste dire qu'ils pensent, hein... Pas qu'ils pensent bien. J'en sais rien, moi, J'ai pas d'avis : Je suis tellement translucide, ne l'oubliez pas. C'est important, le translucidisme.

Bref. Et c'est après ça que la machine s'emballe.
Quelques siècles plus tard, dans tout l'Occident, on enseigne aux petits marmots :
- que pour fêter la mort puis le re-né du zig, des cloches viennent tout exprès de Rome, le siège social des catholiques, pour leur refiler des sucreries de marque Kinder.
- que pour fêter la naissance (la première du zig, alors qu'il était même pas connu), des gros vieillards bedonnants en toge rouge viennent de Finlande, le siège social des téléphones portables, pour leur refiler des jouets Sega et des poupées Mattel. Et que ce rouge, c'est celui de Coca Cola, c'est même eux qui ont choisi la couleur.
- quand ils naissent, c'est soit dans des chous Daucy, soit dans des roses Interflora, soit parce qu'une cigogne Riesling les a transbahutés dans les airs.
Donc, moi je dis : elles en sont où, dans tout ça, les quatre sous-familles ? On en entend parler tout le temps, d'accord, dans les journaux et tout, d'accord.
Mais finalement, aujourd'hui, c'est quoi leur marque, aux sous-familles ?

14 avril 2006

Trou Noir II : la Spirale du Vide

Moi aussi, Je suis narcissique.
Moi aussi, Je croyais sincèrement que le soufflé au fromage était piteusement retombé.
Moi aussi, J'avais presque oublié cette sombre histoire de pieds, qui illumina pourtant la quasi-intégralité de Mon mois de mars 2006.
Et toc, voilà. Je reçois une nouvelle contribution amicale. Et comme-Je-dois-soigner-quand-même-les-deux-personnes qui regardent parfois ce Mon blog, et ben Me voilà contraint et forcé de relancer la machine.
Jouant avec brio sur la torsion des mois, intégrant jusqu'à l'essence la moindre subtilité du fonctionnement d'un blog, J'avais (presque) réussi à ramener cette histoire de pieds au simple rang de mauvais souvenir.

Ainsi, les gens étaient passés du :
"Je ne peux pas être en train de penser quoi que ce soit de ce blog parce que je ne sais même pas qu'il existe".
à du :
"Je ne peux toujours pas en parler pour exactement la même raison."
puis à du :
" Toujours pareil. Il est logiquement impossible de m'attribuer la moindre opinion sur un objet dont je n'ai pas connaissance, mais en même temps, si l'auteur a envie de le croire, quel mal y aurait-il à le laisser faire ?"
ensuite, à du :
" Bof, allez, ça mange pas de pain. Je me lance. [OK, REMPLACEZ CE PASSAGE ENTRE CROCHETS PAR LES PENSEES QUE VOUS SOUHAITEZ M'ATTRIBUER, MAIS SURTOUT SOYEZ GENTIL DE NE PLUS ME RELANCER PAR MAIL]"

Ce qui M'a alors permis, pour les besoins exclusifs de Ma démonstration, de faire p
asser les gens du :
"Ce blog est vraiment super, mais cette histoire de pieds, franchement, ça va vite tourner en eau de boudin."
à du :
"Ce blog est vraiment super, quelle histoire de pieds ? Ah oui, je vois vaguement. Ouais, bof. Mais personne ne peut être toujours au top de la forme en terme de blagues décalées underground, non plus."
pour arriver finalement, aujourd'hui, à du :
"Ce blog est vraiment super, ces blagues décalées underground sont vraiment toujours au top."
(tout ceci alors même qu'au même moment, dans la vraie vie, ils pensent réellem
ent :
"Je ne peux pas être en train de penser quoique ce soit de ce blog parce que je ne sais même pas qu'il existe".)

CQFD.
Enfin je crois.
A moins que Je Me sois Moi aussi perdu dans cette brillante démonstration.

Tiens, au fait, ça me fait penser : vous avez compris la blague sur "soufflé au fromage" ? Pied-fromage, pied-qui-pue, odeur-qui-pue, puanteur-de-fromage... drôle.
Ex-cel-lent.
Tellement drôle d'ailleurs qu'un peu plus loin dans le post, J'ai même essayé de doubler la mise "empathie comique" avec cette allusion hasardeuse au concept tellement désuet "d'eau de boudin", mais Je dois le reconnaître : si ce calembour-là était encore plus drôle que le premier, si ce calembour s'avère être réellement un calembour ou si même la première blague vous a fait ne serait-ce que sourire à sa lecture, Je n'y suis vraiment pour rien.
Bon.
...
Ben ça y est, Je suis dans une impasse complète.

Il ne Me reste plus qu'à vous offrir / infliger l'atrocité qui a quand même motivé l'intégralité de ce laïus parfaitement indigeste : la photo du troisième pied, insérée dans
la même frise Art Moderne, du meilleur goût pour vos soirées en ville. Ledit machin (celui du milieu) appartient ce coup-ci à un "consultant en communication" TM, à qui je ne demanderai pas, non, de déclarer publiquement pour quelle grande entreprise de renseignements téléphoniques il a récemment travaillé.

Et, sinon... ça s'est vu, que Je n'avais absolument rien à écrire, aujourd'hui ?
Oui ? Bon. Et... Et que Je me suis quand même autorisé à poster un message ?
Oui ? Ah. Mais c'est bien Mon blog, non ?
Si ? Ok. C'est bien ce que je pensais.
...
...
Et merde.
Ca doit être l'effet-pieds.

13 avril 2006

Désemplir le Déjà-Vide

Moi aussi, Je suis narcissique.
Dans un précédent message, J'ai usé du mot "Amerloque", et dans les quelques messages qui ont suivi, J'en ai même abusé.
C'est mal.
C'est mal parce que qualifier de la sorte les Américains, ce n'est pas très bien. Pire, ce n'est pas très gentil. Pire, ce n'est pas très sympa. Ca exsude une sorte d'anti-américanisme primaire, quelque chose comme ça, quelque chose en tout cas qui ne reflète PAS DU TOUT ce que Je pense réellement de ce GRAND PEUPLE qui ILLUMINE NOS VIES.
C'est mal, aussi et surtout, parce que ça laisse supposer que Je suis susceptible, parfois, dans ces lignes, de livrer Mon opinion, voire de n'être pas totalement plat, transparent et, pour tout dire, quasi-gélatineux.
Je vous prie de bien vouloir M'en excuser. Pour zigouiller cette dérive dans l'oeuf, Je vais d'ailleurs vous livrer Mon nouveau credo, qui donnera, Je l'espère, un peu plus de tenue à ce machin que Je M'efforce de maintenir peu ou prou sur pied, ce "Mon blog à Moi". Bienvenue, donc, dans :

MON CREDO A MOI
(de MON BLOG A MOI
)

A partir d'aujourd'hui, Je n'aborderai de près ou de loin AUCUN SUJET D'ACTUALITE : ni conflit israélo-palestinien (quel conflit, d'ailleurs ?), ni élections européennes, italiennes ou hongroises (quelle Europe, d'ailleurs ?), ni gronde sociale en France (quelle société, d'ailleurs ?), ni chômage, ni CAC 40, ni matchs de foot, ni météo, ni grille de programme télé, ni mots croisés. Rien, Je vous dis.
A partir d'aujourd'hui, Je ne donnerai mon avis sur RIEN, ne ferai preuve d'AUCUNE CONVICTION POLITIQUE NI RELIGIEUSE. Ségolène Royal, Je trouverai ça bien, ainsi que François Bayrou, Marie-Georges Buffet, Nicolas Sarkozy et Pierre Méhaignerie. Au PS, Je serai pour Fabius, Hollande, Royal, Emmanuelli, Jospin et pour tous ceux qui envisageraient éventuellement de penser à proposer la possibilité d'esquisser l'idée de se présenter à la prochaine présidentielle. Mais Je serai aussi pour l'UMP, pour l'UDF, pour le PC et pour les trotskystes. D'ailleurs, J'écrirai "trotskiste" avec un "i" moins connoté, à partir d'aujourd'hui. Je trouverai le pape bien (Jean Paul mieux que Benoît, lui-même mieux que Jean Paul), Mahomet bien et Yahvé bien, ainsi que le Dalaï Lama, les Dieux Grecs, Osiris et Tom Cruise. Tout ça, bien, ainsi que tous ceux que J'ai pu malencontreusement oublier.
A partir d'aujourd'hui, quand un événement même trivial ou une réflexion même anodine Me heurtera l'esprit, Je ferai toujours en sorte de ME RENSEIGNER SUR CE QUE TOUT LE MONDE PENSE avant de parler, afin D'ETRE D'ACCORD AVEC LA MAJORITE, mais aussi AVEC LA MINORITE dans une certaine mesure. Je deviendrai ainsi le champion de feu le jeu télévisé "Une Famille en Or" (Patrick Roy était meilleur que Cabrol, lui même meilleur que Patrick Roy), qui passait sur TF1 (meilleure chaîne que toutes les autres, elles mêmes meilleures pour chacune d'entre elles prise individuellement que l'ensemble des autres chaînes prises collectivement) dans les années 90 (une très bonne décennie, à la fois meilleure, pire et aussi bien que l'ensemble des autres décennies). Car souvenez vous, avec "une Famille en Or", pour gagner, il ne fallait pas REPONDRE-JUSTE mais REPONDRE-DE-LA-MEME-FACON-QUE-LA-MAJORITE-DES-FRANCAIS. Sur ce modèle, les présidents de la Vème République (une très bonne République, au passage, ni pire ni meilleure que les autres) étaient, dans l'ordre, Charles de Gaulle, François Mitterrand, Charles de Gaulle, Jacques Chirac, Charles de Gaulle, PPDA, Charles de Gaulle, Bill Clinton, Charles de Gaulle, Ronald Mc Donald, Charles de Gaulle, Nabuchodonosor et Charles de Gaulle.

Voilà, c'est promis. A partir d'aujourd'hui, Je M'en tiens névropathiquement à cette loi du Bushido personnelle.
En vérité, à partir d'aujourd'hui, Je me transforme en barman carpette.
Je serai même LE barman carpette de 2006.
On va bien se poiler, à partir d'aujourd'hui.

12 avril 2006

24 heures dans le Néant

Moi aussi, Je suis narcissique.
Y a des gens, en 24 heures, ils déminent trois bombes nucléaires et arrêtent cinq groupes terroristes différents (Tchétchènes, Yougoslaves, "Moyen-orientaux" (sic), Russes ... et Français bien sûr). Appelons ces gens les X.
Il y en a d'autres, en 24 heures, qui démantèlent une conspiration internationale et se tapent trois bombes (au début une-méchante-qui-meurt-à-la-fin, au milieu une-gentille-qui-meurt-aux-trois-quarts et à la fin une-ancienne-méchante-devenue-gentille-qui-a-eu-la-décence-de-rester-vivante). Appelons ces gens les Y.
Moi, en 24 heures, hier, j'ai eu le temps, de :
- boire trois cafés, manger un saucisson-cornichons et deux oeufs sur le plat (pendant ce temps, les Y baffrent dans des palaces et les X, eux ça va, ils sont sympas, ils ne mangent pas).
- fumer des cigarettes (les X ne fument pas parce que c'est un acte terroriste ; les Y ne fument plus depuis les années 80 parce que l'haleine de cendrier, c'est nul pour draguer des filles)..
- classer des papiers sur Mon bureau, taper deux lettres, passer sept coups de fils, envoyer un fax et douze emails (les X et les Y ont des larbins pour ça, et quand les larbins meurent, on les remplace au pied levé).
- prendre le métro-aller, prendre le métro-retour (pour X et Y, le métro, c'est juste un truc qui sert à concentrer un maximum de civils innocents au même endroit afin de les transformer en cibles d'attaques potentielles, pour les besoins de l'histoire).
- nettoyer l'aquarium de Mes tortues (pour X, l'eau se présente sous forme de cuvette ou de lavabo, et sert exclusivement à torturer ou à se faire torturer - pour Y, elle sert à la culture de requins ou de piranhas, on sait jamais, ça peut toujours servir pour les exécutions sommaires).
- regarder un film tout pourri (X n'a préfère analyser des images satellites ; quant à Y, il s'en fout, les films pourris, il joue dedans, alors).
- dormir (X dort entre deux bombes ; et Y... aussi).
- Me réveiller en trente-deux minutes (X et Y ne se réveillent pas : ils se FONT réveiller, nuance).
- ah oui, et Je suis aussi allé à la Poste, mais comme il y avait trop de monde, Je suis reparti. Et puis J'ai retenté plus tard, et là c'était bon, sauf qu'il Me manquait un papier. J'ai eu la frousse de Ma vie. Heureusement, le papier était dans Mon sac.
C'est pour tout ça que Je n'ai pas eu le temps d'écrire hier.
...
Comprenez-Moi, faites un effort.
Moi, Je Me comprends.
...
C'est déjà ça.

10 avril 2006

Le Vide en bonnes grosses tranches horaires

Moi aussi, Je suis narcissique.
Savez-vous que la Terre est divisée en fuseaux horaires ? Il y en a vingt-quatre, en tout, qui font que quand Je fais un tour complet autour de la terre, et ben Je gagne un jour de Ma vie... Je vous assure, c'est dingue.
Un jour, J'écrirai un livre sur un type qui veut faire le tour de la Terre en un certain nombre de jours, et qui croit qu'il a perdu à un jour près avant de comprendre que ben non, en fait, tout roule parce qu'il a gagné vingt-quatre heures en faisant son périple. Il aura un accompagnant tout petit qui portera le nom d'un nain.
Ce sera un succès et J'édifierai les masses.
En fait, le soleil se lève pile au Japon, ce qui fait que les Japonais sont toujours bien frais parce que pour eux, c'est toujours le matin.
Il est toujours environ midi en Afrique, donc il y fait toujours chaud, et le soleil se couche toujours pile poil en Californie, donc là-bas, tout le monde est blond, fait du surf et attend "le bon moment" (copyright) pour vivre sa première aventure sexuelle. Ce sont des faits avérés.
Résumé : quand vous mangez un sandwich sur le pouce, en France, pendant votre pause-déjeuner de douze minutes vingt-cinq, le Japonais se réveille, le Bengali prend son petit déjeuner, l'Indien boit son café, le Pakistanais pose sa crotte post-café, le Turc sort sa voiture du garage, le Grec se fait engueuler par son patron parce qu'il est arrivé en retard, l'Allemand va manger, l'Irlandais digère, l'Islandais regarde sa montre, le Québécois rentre chez lui, le Colombien regarde la télé en buvant de la bière, le Californien se demande qui sera sa cavalière pour la prom-night et l'Hawaïen enlève sa chemise à fleurs et sa moustache pour aller dormir.
Ou l'inverse.
Le Monde est quand même quelque chose d'assez ennuyeux, après tout.
Et puis je ne m'explique pas pourquoi le monde entier vit EXACTEMENT comme Moi, pourquoi il passe son temps à essayer de Me copier. Franchement, c'est un mystère.
Tiens, si ce midi, Je ne mange pas, Je suis certain qu'ils vont tous M'en vouloir. L'Irlandais aura le ventre qui gargouillera, l'Islandais se tordra de douleur, le Québécois verra double et le Californien se demandera quel hamburger sera son cavalier pour la prom-night (ce qui reviendra à peu près au même de toute façon).
Ah la la, l'ethnocentrisme et la démiurgomanie, c'est beau quand même.

08 avril 2006

Exploitation du Bide

Moi aussi, Je suis narcissique.
Montréal, c'est bien. Le seul problème, c'est que le plus grand point commun des Québécois et des Amerloques, c'est qu'il bouffent relativement beaucoup de la merde. Transformant du même coup la nôtre en quelque chose de très pas du tout râgoutant. Le bide travaille jour et nuit à se débattre contre de l'extra-lipide King Size, on vit un peu dans un Mac Do géant, avec des vrais litres d'huile et de sirop d'érable dedans.
Mais pour ceux qui n'ont pas eu la chance de visiter la Belle Province (TM Louis XIV), voici quelques informations inédites et édifiantes qui ne manqueront pas de cultiver votre cerveau tout en ravissant vos esgourdes.
Vous allez voir, Je vais vous apprendre des tas de trucs.
- La langue : Les Québécois parlent souvent Français, mais avec un accent différent du nôtre. Par exemple, pour dire "Pardon", ils disent quelque chose comme "Pôrd'zon" (essayez chez vous, ça promet de folles soirées de rire). J'amuse Mes amis - Traduisez cette phrase en français normal, puis en SMS : "J't'ôzur, j'té niéze pô. L'lôc Szaint-Jain, c'est pô mèl".
- Le climat : Il fait plus froid au Québec qu'en France, plus chaud au Québec qu'en Alaska et plus froid en France qu'au Mozambique. Si, si.
- Les gens : Le Québécois est sympa, peut-être parce qu'il a froid (pour vos discussions en ville, ça marche aussi avec les gens du Nord, de manière générale. Cf un grand penseur qui n'aime pas non plus les clichés, et qui a dit : "les gens du Nord ont dans le coeur la chaleur qu'il n'ont pas dans leur climat", ou un truc subtil du genre).
- Les Burger King : Les steaks y sont plus généreux que dans nos Mac Do. Les serveurs aussi parce qu'ils sont Québécois et que comme ils ont froids, ils sont sympas (cf ci dessus).
- La monnaie : Le "dallar cônadzien" valait à peu près 0,72 euros au mois de mars. Pour les conversions, vous faites "fois cinq" pour les francs, et "fois trois divisé par quatre" pour les euros.
- Les castors : Les Canadiens sont tous trappeurs, ou bien coureurs des bois. Ou vendeurs chez Burger King.
- Le caribou : C'est un animal qui a plusieurs pattes.
- L'érable : C'est un arbre qui a plusieurs feuilles.
- Tabarnac' / Côlisse et associés : En Français, ça se dit "Tabernacle" et "Calice". Ca veut dire exactement la même chose, sauf que pas du tout.
Voilà. Si vous souhaitez d'autres infos sur le Québec, n'hésitez pas, Je suis une mine.
Et Je DETESTE les clichés, vous l'aurez bien compris.
Je suis un découvreur dans l'âme, pourquoi m'abstiendrais-Je de vous en faire profiter ?

04 avril 2006

Le Monde tourne autour de Moi

Moi aussi, Je suis narcissique.
Drame de la presse, drame du lecteur-nombril-du-Monde.
Je ne peux pas lire la moindre Une sans qu'elle ne Me ramène aux divers drames de Mon quotidien. Inexorablement.
Au passage, cela vaut aussi pour l'ensemble des discussions que Je peux mener à "Mon travail", avec "Mes amis", avec "Mes gens que je croise au hasard" et dans l'ensemble de "Mes échanges avec le reste du monde".
Comme si tout un chacun connaissait sur le bout des ongles la moindre de Mes tribulations, le plus (in)signifiant de Mes tracas, et s'évertuait à Me le projeter au visage sans le moindre respect de Mon intimité.
Le monde extérieur est un paparazzo géant, mon agenda, mon journal intime, ma vie en poche. Le monde est tellement, tellement indécent parfois.
Tellement indécent à Mon égard.
J'en prends pour preuve un exemple simple, la Une du Monde.fr de cette nuit. Décryptage.
* "Journée-test pour la mobilisation anti-CPE après les déclarations de Jacques Chirac" - J'ai été COMME PAR HASARD embauché en CNE au mois de décembre. Jacques Chirac est COMME PAR HASARD le Président de Ma République...
* "En Thaïlande, le premier ministre semble décidé à passer en force après les élections" - J'ai COMME PAR HASARD une carte d'électeur.
* "Lutte contre la grippe aviaire : le financement prend du retard" - COMME PAR HASARD, il M'arrive de manger du poulet. COMME PAR HASARD, il M'arrive d'être en retard.
* "Charles Taylor plaide non coupable devant le Tribunal spécial de Sierra Leone" - J'étais COMME PAR HASARD avec un Charles en classe. J'ai COMME PAR HASARD déjà fait un exposé sur le Sierra Leone.
* "Les maoïstes népalais annoncent un cessez-le-feu à Katmandou" - Je connais COMME PAR HASARD un ex-soixante-huitard reconverti dans le capitalisme sauvage. J'ai déjà COMME PAR HASARD gagné au Scrabble avec le mot "Katmandou".
* "TPS-Canal+, fusion à risques" - Ca alors, Je suis COMME PAR HASARD abonné à Canal Plus.
Et ça continue... Quelle indécence.
* "A Alger, le retour du "Grand Inquisiteur"" - J'ai COMME PAR HASARD deux amis postés à Alger.
* "Irak : le premier ministre Al-Jaafari pressé de se retirer" - J'ai COMME PAR HASARD déjà dit du mal d'un premier ministre.
* "L'UE accusée de "gonfler artificiellement" le montant de son aide au développement" - Je suis COMME PAR HASARD Européen.
* "Emotion à Rome un an après la mort de Jean Paul II" - J'ai COMME PAR HASARD enterré l'année dernière l'une de Mes tortues.
* "Manifestation à Paris contre "l'immigration jetable" à l'appel de 350 associations" - Ma soeur a COMME PAR HASARD signé la pétition.
* ""L'aveuglement de la hiérarchie" du commissariat de Saint-Denis" - J'ai COMME PAR HASARD déjà été aveuglé, et été déjà contrôlé par la police (ce devait être le même soir, d'ailleurs).
* "La fiction reprend l'avantage sur la télé-réalité, qui prépare sa riposte" - Ben tiens, dis donc, J'ai COMME PAR HASARD une télé.
* "Prévenir et combattre l'éternel retour des épidémies" - COMME PAR HASARD, je mouche (cf post d'hier).
* "Après les travaux, l'Odéon reste inchangé" - Et tac, COMME PAR HASARD, J'ai fait du théâtre en quatrième ET en seconde.
* "Des lunettes faites pour être vu" - COMME PAR HASARD, Je suis myope. COMME PAR HASARD, Je ferais n'importe quoi pour qu'on Me remarque.
Je continue ? Non, bien sûr.
Mais vous pouvez en convenir avec Moi : le Monde ne m'accorde aucun répit...
Les gens n'ont vraiment aucune, aucune décence.

03 avril 2006

Exportation du Vide

Moi aussi, Je suis narcissique.
Si tout se passe bien, demain, Je pars à Montréal pour quatre jours.
J'ai toujours quelques drames domestiques à régler, évidemment, comme :
- ce rhume terrible qui, contre toute attente, est en train de dégénérer en oedème de Ma gencive (allez comprendre).
- le fait que l'un de Mes chats vomisse tout le temps.
- le manque flagrant de DVD Réinscriptibles dans Ma maison.
- la guérilla urbaine contre le CPE, qui allonge quand même bien Mes trajets.
- la guerre en Irak, que Je commence heureusement à oublier un peu pour penser plus à Moi-même.
- Mon mur qui suinte de l'eau, phénomène peut-être à classer dans les miracles ordinaires.
- la promotion sociale de Mes amis, qui induit une véritable modification substantielle de leurs déménagements : aujourd'hui, on ne se contente plus de transbahuter à douze types bourrés un sinistre frigo taille mini et plein de graisse, mais un kit complet "Frigo américain / Lave linge / Lave Vaisselle / Sèche Linge". Ah oui, tiens, Je ne vous ai pas raconté mon déménagement de samedi... Il y avait un notaire et des nems, c'est vous dire si c'était bizarre.
Heureusement, si tout se passe bien, demain, Je pars à Montréal pour quatre jours.
Mais comme demain c'est "strike day on the rocks", que la RATP est en grève que la SNCF est en grève qu'Air France est en grève que Ma santé est en grève que Mon allant est en grève que Ma vivacité est en grève que Ma gencive est en grève que Mon Oto-Rhino-Laringotruc est en grève que Mes poches sont trouées que J'en suis réduit à tenir un blog présentant les pieds de Mes amis que Je suis une victime de la société que tout le monde s'en fout de Mes histoires que Je suis à plaindre que Je suis à plaindre que Je suis à plaindre plaignez Moi s'il vous plaît juste deux minutes s'il vous plait le temps d'une clope soyez sympa, Je ne suis pas totalement certain que demain, tout se passera bien.
Donc Montréal, et ben Je ne suis pas totalement certain non plus que Je pourrais aller y traîner Mon vide de sitôt...
Pourtant l'Exportation du Vide, la Tabernaclisation du Vide, voilà des concepts qui auraient pu sans problème relancer la machine...
Ca aurait même pu faire un bon titre pour un bouquin de Dantec ou de Houellebecq.

02 avril 2006

Révolution post-moderne

Moi aussi, Je suis narcissique.
Aujourd'hui, en ce funeste dimanche dont je me rappelerai encore dans mes vieux jours comme le plus affreux de ma vie, sans nul doute, un simple incident, éminemment circonscrit dans sa genèse, m'a plongé dans le plus grand désespoir.
Ô Ma crise internationale à Moi, Ô Mon bouleversement socio-économique à Moi, Ô Ma révolution domestique : Mon corps tout entier frémit encore de ce seul souvenir, secoué de spasmes nauséeux dont J'ai depuis longtemps perdu le contrôle.
Ô Infortune inique, Ô tragédie grecque de Mon antichambre cérébrale, comment plaquer sur mon Mal des termes artificiels qui ne sauraient en rendre, et de loin, ne serait-ce qu'une once de la quintescence.
Comment choisir ces mots qui trahiraient, qui dénatureraient déjà Ma détresse au moment même où Je les aurais proférés ?
...
Le mal est fait, Je ne peux plus revenir en arrière...
...
Seulement subir :
C'est le printemps, presque l'été déjà, et Je commence à moucher.
...
Je vous aperçois déjà, sombres charognards de Mon malheur extrême, vous gausser à Mon passage, arguant d'inepties au kilomètre, et oeuvrant, tous ligués, à minimiser l'étendue de Mon trouble sous quelques formules assassines :
"Simple rhume des foins... Quel con..."
Et bien non, Tribunal autoproclamé ; et bien non, Docteurs sans licence... vous ne pourriez jamais mesurer réellement Ma souffrance.
Je n'ai jamais été allergique, et pourtant, Je mouche. Ma gorge se resserre plus qu'elle ne le devrait, Mes déglutitions s'avèrent de plus en plus pénibles, et il n'y a pas qu'à diagnostiquer là-dedans les symptômes d'une simple grippe...
Non... Si Je tremble en ce moment, c'est que trône sur Mon crâne une menace bien plus fatale que tout ce que vous pourriez imaginer :
Une... Je n'ose le dire... Une...
Une Angine, pourquoi pas.
Laissez-Moi donc agoniser en paix.